Maternité: un nouveau dispositif pour impliquer les papas dans l’accouchement
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[ Article publié le 30/03/2018 ]
Il y a encore quelques décennies, voir un papa dans une salle d’accouchement était chose impossible. Heureusement aujourd’hui, tout a évolué, et l’on voit ces messieurs s’impliquer de plus en plus, que ce soit dans les cours de préparation à l’accouchement ou encore pour les premiers soins de bébé. Malgré ces progrès, nombreux sont les jeunes papas à se sentir peu utiles voire carrément exclus. Le gouvernement luxembourgeois a donc décidé d’aller plus loin dans l’intégration des pères dans toutes les étapes de l’accouchement.
Réduire les inégalités entre les parents : un objectif gouvernemental
Une étude réalisée en 2016 par l’agence officielle de lutte contre l’exclusion des pères en salle de naissance l’a démontré : le sentiment d’exclusion chez les jeunes papas est grandissant. D’un côté, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir s’investir. De l’autre, ils se retrouvent comme bloqués dans leur second rôle . Chez de nombreux cas étudiés, l’attente dans le couloir pendant la péridurale, les allers-retours à la machine à café ou encore les coups de fils à la famille toutes les 30 minutes sont des sources d’angoisses. Et comme si ça ne suffisait pas, une fois bébé arrivé, pas moyen de fêter ça dignement.
Un dispositif qui devrait voir le jour au 1 er juillet 2018
La démarche du gouvernement est novatrice : inclure des casques de réalité virtuelle dans toutes les maternités du Grand Duché, et ce à partir du 1er juillet 2018. Les établissements auront ensuite jusqu’à 2020 pour s’équiper. L’objectif ? Faire ressentir aux papas toutes les étapes de l’accouchement, afin de les aider à accompagner au mieux les futures mamans.
Si les prises de sang et autres perfusions représentent déjà une épreuve pour certains d’entre-eux, ils devront également s’habituer – entre autres – au bip-bip du monitoring, aux néons jaune blafard ou pire encore… à la pose de péridurale.
Intégrer le numérique dans les maternités : une innovation dans le secteur
A l’origine du projet : l’association Daddy Blues, qui a fait le pari fou de contacter le Ministère de la Santé, pour lui proposer une collaboration en accord avec sa volonté de numériser les services publics. Depuis 2010, cette association de défense de la place des pères au cours de la grossesse et de l’accouchement travaille sur la problématique du Jour J : celui de l’accouchement, durant lequel les pères se retrouvent souvent partagés entre l’envie d’aider leur femme et celui de fuir à la moindre vue de sang.
« J'avais l'impression que c'était moi qui avais donné naissance à mon enfant »
Maxence en est encore tout retourné. Lui qui a participé aux tous premiers tests parmi une dizaine de futurs papas valide totalement l’expérience : « pour mon premier enfant, j’avais eu très peur de l’ambiance médicale. Je ne me sentais pas vraiment à ma place ». Nous l’avons retrouvé quelques heures après la naissance de sa fille, et son expérience d’accouchement en réalité virtuelle. Dès l’arrivée du couple aux urgences de la maternité, des électrodes ont été placées sur son ventre afin qu’il ressente l’évolution des contractions. Le casque de réalité virtuelle quant à lui a servi à simuler la présence du personnel médical autour de lui. « Ça m’a permis de beaucoup moins stresser, même si j’enlevais le casque de temps en temps pour voir ce qu’il se passait IRL. Quand j’ai vu ma fille posée sur ma conjointe, j’ai eu du mal à savoir si c’était bien réel, j’avais l’impression que c’était moi qui avais donné naissance à mon enfant.»