À l’ère de #MeToo, le cinéma est devenu le centre de nombreuses controverses. Cependant, les féministes ne sont pas les seules à exprimer des préoccupations ; les militants antiracistes, par exemple, le font aussi. Comment devons-nous aborder les films, les réalisateurs et les acteurs faisant l’objet de critiques ? Comment éviter le dilemme consistant soit à interdire des films et des artistes, soit à ignorer les enjeux sociétaux dans le cinéma, comme s’il existait en dehors de la société ?

Les traumavertissements sont-ils la solution, ou ne font-ils que repousser les spectateurs en et leurs objections ? S’ils peuvent être nécessaires pour protéger le public d’une exposition traumatisante, ils ne peuvent pas répondre à toutes les problématiques. Une solution possible réside dans la contextualisation plutôt que dans la décontextualisation.

Les films n’existent jamais de manière isolée. Les professionnels de l’industrie façonnent toujours le discours autour des œuvres qu’ils présentent. Aujourd’hui, ce discours ne peut ignorer les débats et controverses sociétales, sous peine d’exclure une partie du public.

Animée par Eric Fassin, sociologue