Avant même de proposer de rencontrer des monstres, des fantômes ou d’autres créatures d’outre-tombe, l’horreur en jeu vidéo nous fait la promesse de découvrir des lieux tous plus angoissants les uns que les autres. Ces espaces y sont modelés dans une matière viscérale et inquiétante, poisseuse et envoûtante. Ils sont de véritables organismes voraces dédiés à la perte de quiconque ose y pénétrer. La maison, qu’il s’agisse d’une simple chaumière, d’un manoir ou même d’un château est l’espace séminal de l’horreur vidéo-ludique. Mais dès que les moyens technologiques l’ont permis, un élargissement s’est opéré. Il a alors été possible de s’exposer à la peur dans les villages et les villes, dans des lieux de plus en plus vastes, jusque dans des contrées s’étendant à perte de vue. C’est sur cette faculté du jeu vidéo à se déployer en cherchant à toujours proposer une expérience de peur que cette présentation va s’arrêter, en s’appuyant sur de nombreuses franchises vidéo-ludiques comme Resident Evil, Alone in the Dark, Silent Hill ou encore BioShock.

Guillaume BAYCHELIER explore de nombreux médiums et techniques (installation, vidéo, musique, photographie, dessin) pour interroger les rapports entre le présent et l’absent, le réel et le fantasme. Son travail cherche à rendre perceptible l’entre-deux, l’indéterminé, tout ce qui nous habite mais reste à la lisière du conscient.